Petit débrief ciné du samedi # 7

Publié le par le syndrome de la bonne élève

Films en 2010 : 20

Liberté de Tony Gatlif ( transylvania, exils, vengo, gadjo dilo...)

Ce film est une pure réussite. Une réussite à la Gatlif.
Ce cinéaste à part nous offre une vision décalée de la grande guerre. On aborde ici un point de l'Histoire quasiment oublié, le génocide du peuple tzigane. La petite troupe que l'on suit durant les deux heures du film, est merveilleuse, et Gatlif a encore une fois mis du génie dans le choix de son casting.
On ne peut que se réjouir devant les facéties de Taloche (James Thieree) qui nous rappelle quelque peu Charlot flanqué du très convaincant petit Claude ( Mathias la liberté - drôle de coincidence) admirable enfant solitaire qui tente d'intégrer le clan tzigane.
Je trouve aussi ce film très bien documenté et particulièrement instructif sur cette époque et sur la stigmatisation d'une population qui comme le précise l'un des personnages dans le film, n'a rien à voir avec cette guerre.
Les costumes, les décors sont soignés ainsi que la mise en scène de tout ce petit monde.

Mais liberté ne narre pas seulement les difficultés de cette population, le film évoque avant tout le combat au sein d'un village d'un couple formé par Théodore (Marc Lavoine) et Mademoiselle Lundy (Marie José Croze), personnages inspirés de deux villageois qui tentèrent d'aider une famille tzigane à échapper aux camps de la mort.

C'est un film qui malgré son sujet délicat donne du baume au coeur.


Une education de Lone Sherfig (cinéaste méconnue pour ma part mais qui a réalisé Italians for beginners )

Ce petit film m'a charmé par son histoire assez conventionnelle, mais tout de même bien menée.
Jenny une jeune lycéenne des années 60 dont l'existence banale et fade ne lui apporte pas beaucoup de fantaisie, se laisse charmer par un homme plus âgé, gentleman et escroc qui lui fait miroiter une vie de luxe et de loisir.
J'ai beaucoup apprécié le jeu de la jeune actrice qui interpète Jenny. Sa métamorphose dans le film est assez réussie, elle passe ainsi d'un faux air de Katie Holmes dans Dawson au sosie de la sculpturale Audrey Hepburn. Cette lolita moderne est un personnage fort et délicat et l'histoire plutôt sordide ne prend jamais un tour graveleux dans ce film.

Il ne nous donne d'ailleurs pas qu'un seul son de cloche, le scénario est nuancé, laissant voir une part de solitude et de décadence dans la vie de l'homme dont elle s'éprend. Le film aborde le thème des faux-semblants et de la repentance sans angélisme, et encore une fois cela est plutôt bien vu ici. Cette histoire n'est en rien celle d'un conte de fée, et au final ce que l'on en retient c'est la difficile condition des femmes dans une époque qui n'est pas si loin de nous.


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